FETISHGEISHA

Souvent je songe à ces désirs enfouis en moi, au plus profond.

A ces désirs de femme, inavouables, envie de plaisir, de charnel, d’imaginaire, aussi parfois et que je n’ai pu vivre.

 

Souvent je me dis que je n’ai pas trouvé ma mesure, celui qui aurait su me conduire à la rencontre de moi-même, me prendre simplement pour ce que j’étais et non ce que je pouvais donner…. 

Mille fois j’ai rêvé de ces instants, mille fois j’ai chuté dans la mer du déni, de l’incompréhension et la souffrance étrange de ne pas vivre ce que l’on a au fond de soi…. 

Souvent je songe à ces hommes soumis, pauvres êtres en perdition, qui malgré leurs larmes, leurs cris et leur désespoir cherchent, comme des âmes hantées, l’impossible à trouver.Que l’on soit homme ou femme ne change rien, la quête du Graal est un vertige, que parfois mieux vaut ne jamais entrevoir….Ne trouvant pas de guide, j’ai pris le flambeau allumé pour découvrir le plaisir de la guidance….j ai conduis l’autre ou je souhaitais aller, j’ai entrouvert des horizons multiples et variés, des terres vierges et riches de sens….

Dans la conscience humaine, je me suis noyée, je me suis abreuvée d’espoir, de rêve, d’absolu,  de sang et de vertige parfois …Du plus haut des gouffres je suis allée, portant ce flambeau allumé sans jamais me retourner….j ai aimé, j’ai torturé, disséqué l’être du tréfonds de son âme…Avec moi, point de masque ni de faux-semblants,  point d’hypocrisie ou de vaines vanités….

 Puis j’ai sombré du haut de ce vertige atteint, ayant enfin touché les profondeurs de l’âme humaine….au fond, rien n’existe que le néant et la  souffrance, au bout il n’y a rien qu’une autre manière de se perdre, plus abrasive, plus complète plus destructrice…. 

Alors pour la première fois, mes yeux ont vu la lumière du jour et de cette conscience du sombre a jailli la lumière, celle qui vient du gouffre de la révélation ultime… 

Un jour un homme me dit « je suis là pour plonger l’autre dans ses pires ténèbres » et je lui ai répondu « je suis à l’autre bout de la chaîne, celle où je vais chercher celui qui cherche pour éclairer ses ténèbres obscurs ».

En bas il n’y a rien que le néant,  le plus appelant le plus, la souffrance appelant la souffrance, le vide et le non assouvi appelant le vide à son tour.

Comme une spirale infernale qui emporte et vous noie il n’y a ni issue ni onction suprême, il n’y a pas de gloire à souffrir, à avoir mal, à s’immoler comme une idole païenne. 

La réponse est ailleurs, souvent  ailleurs….comme une ombre qui passe, un fantôme muet prêt à se taire…je me suis retirée….la réponse est dans la joie, le plaisir de la chair, l’être vécu dans une salve bienfaitrice….Lumière contre sombre turpitude, plaisir contre douleur, jouissance contre dénégation. Il y a tant de douleurs en ce monde qu’en nourrir un peu plus ne sert à rien, strictement.
Bien sûr, tout ceci ne sont que des mots, des phrases « littéraires » ; la réalité ma réalité à  moi, celle de la femme, personne ou si peu la connaissent.
C est la réalité d’une femme qui n’a pas trouvé ce qu’elle cherchait, c’est la réalité d’une femme rêvant d’un guide de lumière, d’un maître à penser qui la conduise sur des sentiers ou si souvent elle a guidé l’autre….c’est ce dont elle rêve enfin réalisé…alors, en silence elle contemple l’onde, l’infini de la mer, et au creux de son silence, bien souvent elle pleure. Elle pleure des larmes de lumière, elle aussi cherche le passage…. Dans ce monde qui se meurt et se tord de douleur un peu plus chaque jour, devant cette terre aride condamnée par la folie des hommes ... elle mesure la fugacité de l'instant, sa superficialité aussi et pourtant elle aussi besoin d'y croire, elle aussi besoin de voir briller la lumière en son âme pour apprécier le lever d'un jour nouveau. Elle a aussi besion de calme et de certitide dans le folt tumultueux où la vie la noya souvent. 
Drossée par les vagues, courbée par le vent, elle modela son âme à la faveur de son don.
Tour le jour elle attend en silence  une lumière lancinante pour croire….Elle a, comme le Messie de Dune, besoin d’être réveillée pour que le monde se réveille, trouver sa mesure pour que le monde trouve sa plénitude 

Ou se trouve le passage ?

Le passage qui conduit de l’abscons vers la complétude, le passage de la négation et de la violence vers la plénitude, la misère vers l’opulence.

Tout est lié, rien n’est coupé jamais…Et si elle est papillon, elle sait que le frémissement de son âme fera changer les choses, au loin, bien loin, qu’elle peut recréer le monde à condition d’y croire et d’avoir une main pleine qui se tend….Et ses larmes ne seront plus de peine mais de joie, et les champs de blé nourriront la terre, le monde respirera enfin et sous le soleil brillant et dans la lumière de l’été tout refleurira

Dit ... le poète….dessine moi un mouton….

 

 

 

Mar 1 jui 2008 Aucun commentaire