Le masochisme et la douleur :
Le masochiste ne recherche pas la douleur, le masochiste recherche encore moins la souffrance…..
Les corps coupés, séquestrés, mutilés cuttés sont une invite a la souffrance….souffrance d’un corps prisonnier d’une attelle, d’une gangue, corps emprisonné sur un fauteuil roulant…..La souffrance n’a pas de nom, elle n’a ni début ni fin, pas de transcendance possible….elle est….On ne peut que l’accepter ou mourir… subir ou succomber
La douleur est autre. La douleur est un instant, un moment de vie qui rappelle à la conscience que le corps est vivant… ; et c est par cette douleur qui fige l’instant que l’être prend la pleine dimension de sa puissance.
Le plaisir par la douleur n’est pas une quête vaine. Le but ultime du masochiste n’est pas la douleur, encore moins la souffrance, mais ce plaisir subtil que son corps distille à partir d’un déclencheur corporel.
Transmutation alchimique de l'etre, secret de la forme, le masochiste recherche cette excitation iinherente a la douleur erotique provoquée sur des zones identifies de son corps
La douleur n’est qu’un déclencheur dans le jeu du masochiste, rarement une fin en soi ou un aboutissement. ….
Expliquer les origines du masochisme fera l’objet d’un article détaillé, dont la teneur et le contenu seraient trop développés pour trouver leur place ici…. ;
On ne peut pas comprendre un masochiste, car qui le comprend l’est devenu ou le devient, ou le deviendra
Mais on peut l’écouter…
On peut l’entendre
On peut le guider vers les recoins secrets de son âme
On peut le conduire sur les chemins de sa personne en sachant qu’il y a une porte qui nous sera, à nous le guide, toujours interdite
On peut le respecter et le reconnaître dans son identité et sa spécificité
On peut aimer un masochiste, mais souvent trembler pour lui
On peut vivre avec un masochiste en canalisant ses pulsions, en nourrissant son être d’autres sensations
On peut se dire c’est fini, il n’est plus masochiste et sourire par ce que l’on s'est trompé
Le masochisme est complexe, sophistiqué, excessivement cérébral….Charnel autant que mental…..
Le masochiste fait peur car avec lui, impossible de tricher…
Il connait le secret des âmes et les portes qui mènent aux chemins tortueux des êtres.
Peut-on devenir masochiste ? Ainsi finissait le texte d’une amie.
Humblement, voici le fruit de mon expérience
Certaines excitations peuvent entrainer des composantes masochistes, des désirs de douleur dans le cadre de l’abandon et du désir d’appartenance…dans ce cas l’excitation précède la douleur et c’est cette excitation qui permet l’acte masochiste.
Rapport inversé chez le masochiste où c’est la douleur elle-même qui est source d’excitation…..
Ainsi donc il existe un clivage profond entre ces deux attitudes.
Devient-on masochiste ? Humblement je pense que non.
Mais on peut, à un moment donné de sa vie, ou sur certains actes spécifiques se révéler masochiste…certains le découvrent à 30 ans, d’autres à 40, d’autres à 50, et certains jamais….
Les masochistes dégagent une énergie qui leur est propre, une vibration que j’ai apprise à sentir et à détecter…j’avoue humblement rarement me tromper.
Autre question, doit on être masochiste pour avancer sur le chemin BDSM ?
Ma réponse, en dépit de ce que beaucoup pensent, sera non….
La douleur dans le jeu n’est qu’un des éléments, elle ne saurait constituer ni un label de qualité, ni une certification quelconque.
Dominer veut dire prendre….On prend l’autre par la douleur, mais on peut le prendre sur d’autres registres tout aussi puissants et tout aussi forts… ; après c’est la ma magie du TOP qui opère ou qui n’opère pas… ; mais limiter la puissance du jeu à la douleur relève à mon sens d’une vision trop étroite de l’être, et de la négation de ses possibilités sensuelles dans le cadre de sur-sollicitation, dérivation ou dé-personnalisation sensorielle
Les scènes les plus intenses que j’ai pu réaliser avec des masochistes, n’étaient pas celle ayant pour finalité la douleur, mais celles privilégiant la durée, dans un espace-temps modifié, impliquant une perte complète de repères, avec mise en place de programmes spécifiques, d’une dépossession par le sub de son intimité, et du plein contrôle de certaines de ses fonctions vitales ou naturelles.
( Top est le terme anglais pour dominant, sub étant le dominé )